« ALADIN » une longue histoire
Tout a commencé il y a presque deux décennies, à
une époque où le Minitel était la grande nouveauté,
même si pareille affirmation, à l'ère du Net, peut
prêter à sourire. A l'Ecole Normale d'Antony, qui n'était
pas encore devenue un Institut de Formation des Maîtres, ma collégue,
Marie Françoise Durand, fut d'accord avec moi pour trouver avec
ce nouveau support un outil qui nous sembla tout à fait approprié
pour répondre à la nécessité que nous ressentions
de regrouper toutes les ressources documentaires du Département
des Hauts de Seine. Vu la taille du Département, la tâche
était énorme. Cela ne fut pas pour déplaire à
notre groupe qui s'était enrichi, avec Annette Hilal et Alain Dallo,
de deux jeunes enseignants pleins de talent, ayant à la fois du
dynamisme et la volonté d'innover.
Au terme de nombreuses réunions, nous avons affiné le
projet : faire le recensement des lieux sources, créer un thésaurus
adéquat mais surtout arriver à une reconnaissance de la validité
d' « Aladin » et assurer son financement. ll fallait enfin
trouver un serveur capable de nous héberger.
Nous sommes devenus opérationnels en 1987. Une Association fut
créée. Nous la baptisâmes « ALADIN » (
c'était un clin d'œil au fameux conte, mais aussi dans le désordre,
l'assemblage de nos initiales respectives). Les premières collectes
eurent lieu à la fois aux Archives Municipales d'Antony, et à
Issy les Moulineaux, commune dont le Maire Monsieur Santini voulut bien
parrainer le projet et le soutenir devant le Conseil Général,
qui désormais, chaque année, versa une subvention ,
permettant la rétribution de TUC chargés de la collecte et
le paiement de l'hébergement sur le serveur du SUNIST, finalement
retenu, après une première tentative faite en liaison avec
le serveur de l'Université d'Orsay, qui s'avéra trop lourde
à gérer.
Dans le même temps ALADIN reçut le soutien officiel de
l'Académie de Versailles. Désormais, et ce jusqu'à
son départ Madame Hilal devint responsable technique et commerciale
du projet. Elle fut ensuite remplacée par Madame Couté.
Sur le plan pédagogique l'avancée fut considérable.
La base qui désormais comptait plus de 15 000 références,
couvrant les 33 communes des Hauts de Seine, ainsi que les fonds du
Musée de l'Ile de France, associé au projet, put être
testée dans un triple cadre :
-
-Au niveau de la formation continue des maîtres : une initiation
et un approfondissement à l'utilisation du Minitel comme outil de
recherche documentaire furent mise en place dans le cadre de stages s'adressant
à des maîtres des Cycles 2 et 3
-
Dans le cadre de la MAFPEN et de stages « histoire et nouvelles technologies
» : une formation analogue à la précédente fut
proposée aux professeurs d'histoire et de géographie des
Lycées et Colléges .
-
Enfin les maîtres de plusieurs classes d'application, représentant
tous les niveaux de la Grandre Section au CM2 acceptèrent, après
une formation spécifique intensive, de travailler avec leurs classes
sur Aladin.
C'est ce dernier aspect qui devait retenir l'attention du Ministère
l'Education Nationale, qui me confia le soin de conduire en 1988-1989,
puis en 1989-90 une Recherche Nationale sur « télématique
et recherche documentaire en histoire et en géographie » dont
les résultats furent des plus prometteurs.
La décennie 1990-2000, vit la mise en, sommeil d'Aladin pour
plusieurs raisons
-
Sur le plan humain, les départs successifs de Mesdames Hilal
et Durand, et celui de Monsieur Dallo me laissèrent seule
face à une tâche écrasante, malgré toute l'aide
qu'a pu alors m'apporter Monsieur Guy Bouteville. Notre départ à
la retraite en 1995 allait accélérer le processus
-
La gestion technique de la base et sa maintenance étaient passées
durant cette période du SUNIST au serveur du CDDP des Hauts de Seine.
Maints problèmes d'ordre techniques se posèrent lors du transfert.
Les consultations de la base étant « gelées»,
force nous fut,dès lors, de trouver un produit de remplacement en
l'occurrence la mise en tableau des monographies de 1900, des références
bibliographiques et un calendrier des évènements à
vivre dans chacune des communes.
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Enfin, la révolution d'Internet, qui rendit le Minitel obsolète
et le relégua au rang des outils préhistoriques fut à
mes yeux, la principale cause du désintérêt porté
à « Aladin »
Que grâce soit rendue à Monsieur Dallo de reprendre
ce projet auquel il a si étroitement collaboré afin de le
« relooker » et de lui donner sur le Web une nouvelle jeunesse.
Claude Loudenot
Le 21 Juin 2001
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